Insaisissable by Audrey Lebled

Insaisissable by Audrey Lebled

Auteur:Audrey Lebled
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: France Loisirs
Publié: 2013-05-14T16:00:00+00:00


Chapitre 25

Ce matin-là, encore, l’ambiance était lourde de silence et d’incompréhension. Nous ruminions tous nos propres erreurs, nos probables négligences. Tel était le climat depuis que nous avions dû accepter la mort soudaine et irrévocable d’Estelle, qui malheureusement n’était pas limité à mon cauchemar de la nuit précédente mais bien ancré dans la réalité. Réalité que nous devions tristement affronter afin de mettre, au plus vite, le tueur aux mains d’un tribunal.

Jasmina, Jacques et Damien se concentraient toujours sur les relevés bancaires et téléphoniques des deux victimes. Toutefois, aucun d’eux n’avait trouvé la trace d’un quelconque paiement pour Meetic dans les dépenses de Clara. Pourtant, nous nous doutions, d’ores et déjà, que le point commun qui nous manquait entre les victimes et notre tueur était ce fichu site de rencontres ; puisque, dans cette éventualité, tout devenait plus plausible.

Franck et Thomas, nos deux férus d’informatique, tentaient de restaurer le compte client de Meetic sur l’ordinateur de Corinne. À l’évidence, notre tueur avait brouillé, autant que possible, les pistes. Puis, ils feraient de même sur l’ordinateur de Clara avec comme espoir de transformer notre hypothèse en exactitude. Quant à moi, je me réfugiai dans la quiétude de mon bureau. Espérant ne pas être dérangée, je me plongeai dans la multitude de dossiers à compulser, étalés devant moi. Le moindre détail pouvait avoir une importance capitale. Je devais me concentrer, mettre en action jusqu’aux plus petites circonvolutions de mon cerveau. Je savais déjà qu’au bout du compte, une nouvelle indigestion cérébrale planait sur moi.

J’avais entre les mains toutes les conclusions et les résultats d’analyses concernant le meurtre d’Estelle.

Plus j’avançais dans ma lecture et plus la lumière exposait le moindre recoin baigné d’obscurité. Les zones d’ombre livraient leurs secrets.

Le croquis de plante relevé sur la lettre du tueur représentait une julienne, très bien dessinée d’après les experts. Un bon coup de crayon était un talent de plus à ajouter aux qualités de notre tueur !

Les recherches que Thomas avait effectuées concernant la julienne convergeaient sur le fait que le message s’y rapportant était synonyme de faute. Il avait traduit la présence de la julienne par : Vous avez commis une faute. Et franchement, c’était peu de le dire !

Je compris alors que les messages étaient bien destinés aux victimes et non, à nous, les flics. En effet, en approchant notre tueur Estelle avait commis une grave erreur, qu’il avait pris soin d’illustrer par une julienne.

Le laboratoire d’analyses toxicologiques avait révélé la présence d’opiacés dans le sang. Plus exactement de la diacétylmorphine en dose létale. Grâce à cette conclusion, le labo avait été en mesure d’affirmer que la mort résultait d’une overdose d’héroïne.

Je savais, par expérience, qu’il était quasiment impossible de remonter la piste de ce côté-là ; la drogue étant illicite, l’offre et la demande aussi.

Le meurtre d’Estelle n’étant pas prémédité, j’en conclus que notre meurtrier avait forcément de l’héroïne sous le coude. Était-il consommateur ou revendeur ? La question resterait, pour l’instant, sans réponse.

Les cheveux retrouvés dans le vagin d’Estelle étaient, en fait, une collection de cheveux, issus de plusieurs femmes.



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